Les hystérectomies d'hémostase à la maternité du Centre de Sante de Référence de la commune v du district de Bamako à propos de 101 cas

Abstract

L'hystérectomie d'hémostase, geste incontournable face à l'indication, reste une décision difficile à prendre par l'obstétricien. C'est une pratique qui se trouve parfois grevée de lourdes mor bi-mortalités. Le but de ce travail était de déterminer la fréquence des hystérectomies d'hémostase ; de déterminer le profil sociodémographique des patientes ; de décrire les aspects cliniques des patientes; de décrire les indications et de déterminer le pronostic. Notre étude a été réalisée dans le service de gynécologie obstétrique du CSRéf CV du district de Bamako. C'est une étude mixte rétro et prospective à visée descriptive sur une période de dix (10) ans allant du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2016. Les dossiers médicaux des patientes qui avaient bénéficié d'une hystérectomie obstétricale d'urgence ont été analysés. Nous avons eu un total de 101 cas sur 90872 accouchements soit une fréquence 0,11 p.100 . Une hausse dans la fréquence a été enregistrée entre 2015 et 2016. L'âge moyen des patientes était de 32,35 ans plus ou moins 6,16 avec des extrêmes de 16 et de 46 ans. Les femmes mariées ont représenté 99,01 p.100 . La multiparité était le facteur de risque le plus représenté avec 61,39 p.100 . A l'admission 76,24 p.100 des patientes avaient un état hémodynamique instable faisant appel à la transfusion sanguine dans 94,06 p.100 . Les deux principales indications ont été l'atonie utérine (47,53 p.100 ) et la rupture utérine (42,57 p.100 ). Nous avons réalisé une hystérectomie subtotale inter annexielle dans 85,15 p.100 des cas. Le pronostic était bon avec moins de complications per et postopératoires : le taux de décès enregistré était de 6,93 p.100 ; l'anémie 8,91 p.100 ; la suppuration pariétale 7,92 p.100 et l'arrêt cardio-respiratoire 3,96 p.100 . Bien que les techniques chirurgicales conservatrices du traitement de l'hémorragie de la délivrance aient considérablement réduit l'incidence de l'hystérectomie d'hémostase, celle-ci reste néanmoins le dernier recours du médecin accoucheur pour sauver la vie de la patiente.