Clairance parasitaire de l'artésunate+ sulfadoxine-pyriméthamine versus artéméther-luméfantrine chez les patients souffrant de paludisme non compliqué à Banambani, au Mali.

Abstract

L'apparition de la résistance de P. falciparum à l'artémisinine et ses dérivés en Asie du Sud-est est très préoccupante. Cette résistance est caractérisée par un retard de clairance parasitaire sous traitement. Sa propagation possible vers l'Afrique subsaharienne mérite d'être attentivement surveillée. Nous nous sommes proposé d'évaluer la clairance parasitaire microscopique de deux CTA: artésunate+sulfadoxine-pyriméthamine (AS+SP) et artéméther- luméfantrine (AL) à Banambani, au Mali. Nous avons mené un essai in vivo randomisé contrôlé et ouvert de 2010 à 2014. Cette thèse a porté sur 45 sujets qui ont été tirés à travers un échantillonnage aléatoire systématique avec un pas de sondage de 6 pendant janvier – mars 2013 et juillet 2013 – février 2014. Les sujets âgés de 6 mois et plus, souffrant de paludisme non compliqué à P. falciparum étaient traités avec l'AS+SP et l'AL et suivi pendant 28 jours. Les gouttes épaisses effectuées aux heures 0, 8, 16, 24, 36, 48 et 60 ont fait l'objet d'évaluation du temps de clairance parasitaire par le logiciel Parasite Clearance Estimator. Nous avons trouvé que les demi-vies médianes de la clairance parasitaire des deux bras de traitement étaient courtes et comparables (test de Mann Whitney, p = 0, 24), soit 1,69 heure pour le bras AS+SP et de 1,9 heure pour le bras AL. Le temps nécessaire pour éliminer 95% de la parasitémie initiale était rapide dans les deux combinaisons avec 14,68 heures pour la combinaison AS+SP et 17,53 heures pour la combinaison AL. Nous n'avons pas observé de lien statistiquement significatif entre la demi-vie de la clairance parasitaire et l'âge (p= 0,49) ni le sexe (p=0,70). Aucun des sujets suivis pour l'évaluation de la clairance parasitaire n'a présenté un échec thérapeutique après la correction moléculaire. Notre étude n'a pas montré un retard de clairance parasitaire des CTA qui demeurent encore efficaces au Mali.