Perception et pratiques de prévention des jeunes de 15 à 24 ans du quartier de Yirimadio en commune VI (Bamako, Mali) sur la drépanocytose

Abstract

Notre étude sur les perceptions et les pratiques de prévention des jeunes de Yirimadio sur la drépanocytose nous a permis de nous rendre compte que les jeunes ont des perceptions rationnelles sur la définition de la pathologie, la cause, et les recours en cas de découverte de la maladie. Néanmoins son mode de transmission, les signes cliniques, les facteurs favorisant les crises douloureuses drépanocytaires, les formes cliniques, les complications ainsi que les pratiques de prévention restent encore mal connus par les jeunes. Il s’agissait d’une enquête par interview directe de 183 personnes (103 hommes et 80 femmes) âgées de 15 ans à 24 ans. Notre échantillonnage a été calculé à l’aide de la formule de SCHWART. Notre enquête s’est déroulée du 01 Aout au 31 Septembre 2019 dans le quartier de Yirimadio. Notre questionnaire a été structuré et testé lors d’un entretien focus groupe portant sur les variables sociodémographiques, les perceptions, les connaissances et les pratiques de préventions sur la drépanocytose. Tous les jeunes retenu pour notre étude avaient déjà entendu parler de la drépanocytose, 49.2% la définissent comme étant une maladie héréditaire non contagieuse, 14,8% ignoraient les modes de transmission, 68,3% considèrent qu’une hémoglobine anormale est l’unique cause de la maladie, 39,9% des jeunes ignoraient l’âge d’apparition des premiers symptômes, 37,7% ne reconnaissaient que les douleurs ostéo-articulaires comme signe clinique, 31,7% ont identifiés le froid comme le seul facteur favorisant la survenue de crises douloureuses drépanocytaires, les formes cliniques étaient méconnus par 59.9% et 68.3% ignoraient toutes complications de la pathologie. Les pratiques de prévention contre la maladie étaient mal élucidées par les jeunes : 56.2% ignoraient s’ils se feront dépister, 13,7% ignoraient les personnes cibles à un dépistage et 23.1% ont donné une mauvaise réponse à cette question. Une lutte efficace contre la drépanocytose implique une bonne connaissance de la pathologie par les populations et cela passe par l’information, la sensibilisation, et l’éducation.