Technique moléculaire de détection de wolbachia (wAnga-Mali) chez Anopheles gambiae sensu lato à l’état sauvage au Mali
Résumé
Le paludisme représente un problème majeur de santé publique pour les pays sub-sahariens dont le Mali. Les progrès enregistrés dans la lutte contre le paludisme par l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) et à la pulvérisation intra domiciliaire (PID) à effet rémanent sont menacés par l’apparition et la progression de la résistance des vecteurs majeurs aux insecticides couramment utilisés d’où la nécessité de développer de nouvelles méthodes de lutte antivectorielle comme l’utilisation de la bactérie endosymbiotique appelée Wolbachia.
Le but de ce travail était de mettre en place au Mali une technique de détection efficace de Wolbachia au sein d’Anopheles gambiae s.l. en prélude de la lutte contre le paludisme.
Il s’agissait d’une étude expérimentale, réalisée au sein d’ICER-Mali dans le cadre d’une collaboration entre l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) et les Instituts Nationaux de la Santé des États Unis d’Amérique (NIH). Les moustiques ont été collectés à Kenieroba par la méthode d’aspersion d’insecticide « Spray catch » dans les habitations humaines.
Pour obtenir une bonne qualité d’ADN de moustiques et de la bactérie, deux méthodes d’extraction ont été comparées à savoir « l’ancienne » méthode d’extraction par le Phénol-Chloroforme et l’extraction par le kit « MasterPure ». Les techniques moléculaires utilisées pour la détection de Wolbachia étaient : la PCR classique qui a été optimisée et la PCR quantitative (qPCR) pour la détermination de la prévalence de Wolbachia au sein de la population d’Anopheles gambiae s.l.
Les plus fortes concentrations d’ADN et le plus faible taux de contamination par les protéines ont été obtenues avec le kit « MasterPure ». Cette méthode était également la moins toxique pour le laborantin. Dans l’optimisation de la PCR classique, les bandes recherchées ont été obtenues avec une amplification de 40 Cycles et 60C comme température optimale d’hybridation des amorces mais avec une faible intensité. La modification des amorces avec l’ajout des nucléotides FLAP a augmenté l’intensité des bandes mais entrainant une réapparition des bandes au niveau des contrôles négatifs. La prévalence de l’infection de Wolbachia était 45,16%. Cette prévalence était inférieure à celle obtenue par Gomez et al. dans la même localité en 2016 mais qui avaient utilisé une plus grande taille d’échantillons.
Notre étude a montré que la souche de Wolbachia wAnga-Mali est toujours présente au sein d’An. gambiae s.l. dans la zone de Kenieroba dont la prévalence peut varier dans le temps et dans l’espace. L’utilisation de la bactérie Wolbachia demeure une méthode prometteuse dans l’éradication du paludisme dans le monde.
Plus d'informations.
https://www.bibliosante.ml/handle/123456789/4087Éditeur
USTTB
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