dc.description.abstract | Nous avons réalisé une étude des déterminants psychosociaux de l'obésité au Point-G, exemple caractéristique de quartier de la capitale malienne où sévit l'épidémie mondiale d'obésité, dans le but de dégager l'image collective de la population du Point-G sur l'obésité. Il s'agissait d'une étude transversale et descriptive, menée sur une période de 3 mois allant du 12 décembre 2014 au 12 mars 2015, période pendant laquelle nous avons mené 400 entretiens individuels et 4 entretiens focalisés de groupes. A l'issue de notre étude, la prévalence de l'obésité au sein de la population du Point-G était de 4,75% dont 78,95% d'obésité féminine et 21,05% d'obésité masculine. Les plus concernés étaient les participants âgés de 25 à 39 ans, ceux résidant ailleurs qu'au Point-G, ceux mariés, ceux ayant un niveau d'études universitaire, ceux membres du personnel médical, ceux au niveau de revenu modéré et les femmes ayant déjà eu au moins 3 grossesses. L'HTA était la complication de l'obésité la plus connue (71%). Les femmes obèses étaient plus satisfaites (26,32%) et fières (26,32%) de leur corpulence que les hommes obèses (10,53% et 0% respectivement). Malgré une stigmatisation sociale évidente des personnes obèses, l'obésité, surtout féminine, apparaissait socio-culturellement valorisée, notamment comme critère de beauté féminine et signe de richesse. L'obésité constitue actuellement un problème majeur de santé publique dont la gravité est encore sous-estimée. Sa montée dans notre société pourrait être associée à divers facteurs psychosociaux, notamment son profond ancrage culturel qui tarde à perdre racine. | |